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Interview : Bruno | Formation d'Encadrant Technique d'Insertion


L’insertion est un enjeu crucial pour les personnes éloignées du marché du travail, ainsi que pour la société en général. Elle doit être cohérente, structurée et accompagnée. Tout au long de son parcours, le salarié doit trouver divers éléments liés, dont entre autres :

  • acquisition de compétences techniques, professionnelles et comportementales

  • intégration à un univers socio-professionnel

  • prise de conscience de ses atouts et freins

Bien sûr, pour être réellement efficace, ce parcours doit être volontaire et surtout suivi par du personnel compétent. Au cœur de ce système, le rôle d’Encadrant Technique d’Insertion (ETI) est certainement celui qui est le plus proche et le plus engagé aux côtés du salarié en insertion.


On peut voir le métier d’ETI comme une vocation et celles et ceux qui le pratiquent ont en commun de faire de la réussite de leurs salariés une priorité. Mais, comme tout autre métier, être ETI ne s’improvise pas, c’est un métier qui s’apprend – et cet apprentissage est en général le début d’une aventure passionnante.





Bonjour Bruno, je crois que tu as un parcours de vie très riche, tant professionnellement qu'humainement, peux-tu nous le raconter ?


Depuis l’âge de 7 ans j’ai toujours été passionné de cuisine, je ne sais pas d’où vient cette passion mais c’était un milieu qui m’attirait beaucoup. L’école n’était pas faite pour moi malgré mon envie de faire avocat, alors à 14 ans j’ai arrêté l’école et j’ai commencé en tant que pré apprenti à l’Escale, avant d'y faire mon CAP Cuisine. Je suis resté à l’escale environ 10 ans. J'ai évolué jusqu'au poste de chef de cuisine d’une brigade de 15 personnes.


Après, deux opportunités s’offraient à moi : chef de cuisine dans un restaurant, ou commercial chez Singer. Je n’avais jamais vu de machine à coudre mais pour des raisons familiales j’ai décidé d’accepter le poste chez Singer. Il s’est avéré que j’étais doué pour le commerce, j’ai sûrement dû hériter ça de mon grand-père.


Après 10 ans en tant que commercial j’ai eu envie d’ouvrir mon propre commerce, à La Châtre. J’étais spécialisé dans la vente et la réparation de machines à coudre ainsi que la création de vêtements sur-mesure ; cette mercerie était ma première société, j’étais accompagné d’une secrétaire et d’un commercial. Mais suite à de mauvais conseils et aussi peut-être à cause d’un manque de formation de ma part, j’ai dû cesser mon activité.


Par la suite j’ai travaillé pour Würth, à la force de vente, ainsi que chez Martin Rondeau. Mais après quelque temps, et suite à un souhait de ma femme, nous avons décidé de déménager sur l’île de La Réunion – dont elle est originaire – j’ai donc démissionné de Martin Rondeau et un mois plus tard une nouvelle aventure commençait !


A La Réunion, je suis devenu gérant d’un restaurant « Le traditionnel traiteur » mais c’était à l’époque du Chikungunya et l’affaire que j’avais acquise n’était pas en aussi bonne posture que ce qui m’avait été promis. Après 3 mois, j’ai mis la clef sous la porte.

J’ai tout perdu suite à cela ... on peut dire que j’étais un peu SDF. Je vivais dans une maison qui avait subit pas mal de dégâts à cause du Cyclone Gamède et que je partageais avec un homme qui n’avait pas non plus eu un parcours facile ; un jour il n’a pas pu aller travailler, j'ai dû le remplacer au pied levé. C’est comme ça que j’ai pu rebondir et être second de cuisine dans un restaurant.


Ensuite, j’ai travaillé pendant 3 ans chez France Loisirs où je faisais du porte à porte, j’ai été classé dans les 3 premiers de France pour la vente d’adhésions ce qui m’a confirmé que j’étais bon dans le commerce.


Après cette expérience, j’ai été approché par un ancien trader qui souhaitait mettre en place un commerce ; il avait la partie financière, j’avais la partie technique, ensemble on a créé un Food Truck et nous avons collaboré pendant 3 ans, avant de lancer mon propre Food truck : « Mon bouché.RE ». Chaque semaine je faisais un apport avion afin d’avoir des produits frais et les aliments souhaités en fromagerie - boucherie et charcuterie. Ça marchait très bien mais j’ai eu des soucis de santé qui m’ont empêché de pouvoir poursuivre cette activité.


En 2019, je suis rentré en métropole où j’ai trouvé un poste de plieur de gorge (travail en chemiserie), mais après avoir été son propre patron c’est assez compliqué de revenir à un cadre où il faut attendre une sonnerie pour s’asseoir ou se relever; j’ai décidé d’arrêter.


J’ai trouvé un poste pour un remplacement en cuisine, dans un ESAT (Etablissements ou Services d’Aide par le Travail). Mes problèmes de santé se sont aggravés, j’ai été reconnu travailleur handicapé et je me suis inscrit au Cap Emploi… Il y a un âge où il faut se stabiliser d’un point de vue professionnel. C'est à Cap Emploi qu'on m’a parlé de la formation ETI, qui semblait totalement correspondre à mon profil. J’ai donc proposé à l’ESAT de me prendre en contrat d’apprentissage dans le but de suivre la formation d’Encadrant Technique d’Insertion auprès d’Insertis.



En effet, quel parcours ! Qu'est ce qui t'attirait dans la formation ETI ?


Ce sont les côtés technique et social qui m’intéressaient beaucoup, Cap Emploi a su déceler cette envie en me proposant cette formation.


J’aime travailler au sein de l’ESAT, travailler avec des personnes de tous horizons et en situation de handicap tout comme moi. J’ai pu partager mon parcours personnel et professionnel avec elles ; cela crée un climat de confiance, qui permet aux encadrés de se dévoiler à leur tour et de créer une entente au travail.


Il faut savoir donner de l’empathie, être positif et ne pas baisser les bras. Être encadrant technique c’est choisir l’Humain et c’est vraiment une voie qu’il faut développer aujourd’hui. J’aime transmettre mon savoir technique et échanger ; c’est un métier où il faut savoir se positionner et se mettre en phase avec la personne avec laquelle on échange afin de pouvoir proposer un accompagnement personnalisé.


Mes années en tant que commercial m’ont permis de savoir écouter, ce qui est un vrai atout aujourd’hui pour moi qui souhaite vraiment mettre l’Humain au cœur de mon métier.




Comment se passe ton apprentissage au sein de l'ESAT ?


Notre formation Encadrant Technique Insertion est un diplôme reconnu par l’État (numéro RNCP34336), comme toute formation, elle peut être financée par l'État grâce à votre compte CPF.


Je vis très bien cet apprentissage, notamment parce que mon tuteur a 28 ans d’ancienneté et connait très bien le métier. L’avantage de ce métier c’est que chaque encadrant propose un accompagnement différent, c’est ça aussi qui fait la richesse de ce métier.


Je suis épanoui dans mon travail et j’y vais avec envie et passion, je pense qu’à partir du moment où on ne se passionne pas pour ce qu’on fait, il vaut mieux arrêter.



Et comment se déroule ta formation chez Insertis ?


Je suis très motivé ! Pour valider ce diplôme, l’examen durera 2 h 45 et sera principalement composé de soutenance orale que nous passerons devant un jury composé de 3 professionnels du secteur. Nous avons deux dossiers à rendre, 1 dossier professionnel et 1 dossier projet à mettre en place avec nos actions et nos échanges au sein de notre entreprise et du centre de formation.


J’ai hâte d’y être, je m’y prépare activement. Les formateurs sont très présents et nous accompagnent tout au long de la préparation de nos examens.


J’ai choisi et je recommande Insertis, que je mentionne à chaque fois que je parle de ma formation. J’aime le fait que ce soit structuré, c’est ce qui me correspond et c’est ce que je souhaitais aussi.


Tout y est très pédagogique et adapté à chaque personne, selon son niveau. C’est le reflet de ce que j’attendais et de ce que je donne moi-même au travail.

Le fait d’être un petit groupe avec un très bon état d’esprit où chacun veut travailler c’est un gros plus pour cette formation et ça ne peut que bien se passer.


Les cours à Insertis sont captivants, on apprend énormément. Et en tant que travailleur handicapé il était important pour moi d’avoir un accompagnement personnalisé.


Une fois ma formation terminée, je serais titulaire d’un diplôme de niveau Bac et pour l’enfant qui rêvait autrefois de devenir avocat ça n’est pas rien !




Et après cette formation, que feras-tu, as-tu déjà des perspectives ?


Bien que mon contrat d’apprentissage me permettrait d’évoluer vers un poste en CDI auprès de cet organisme, après cette formation je souhaite pouvoir découvrir d’autres structures, mais toujours dans le domaine de l’insertion - qui est une vraie vocation pour moi. Travailler au sein de l’ESAT est une expérience professionnelle formidable riche en rencontres, partages et apprentissages, tant d’un point de vue professionnel qu’humain… Mais en fait, on m’a fait une proposition d’emploi au sein d’une autre structure d’insertion professionnelle où je serais heureux de pouvoir mettre à profit mes connaissances et mon parcours.






Merci Bruno d’avoir partagé ton parcours et ton ressenti avec nous, nous te souhaitons une bonne réussite dans ta formation et ensuite !

Vous aimez aider – accompagner et encourager ? L’Humain est votre priorité ? N’hésitez pas à sauter le pas vers l’insertion professionnelle.

Pour plus d'information téléchargez notre plaquette de présentation de la formation ETI. Insertis propose également un vaste choix de formations qui vous permettront d’allier théorie et pratique, dans le secteur social, mais pas uniquement…

N’hésitez pas à nous contacter, ou même nous rendre visite pour en savoir plus sur nos formations et nous poser vos questions !


Texte : Baptistine MOULINAT

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